Hygiène de vie anti-cancer

Août 10, 2016 | publié dans Bio-Contact

Prévenir plutôt que guérir, c’est la base philosophique de la naturopathie. Dans le cas du cancer, la prévention primaire est essentielle. Bien en amont de la maladie, il s’agit d’appliquer au quotidien des règles d’hygiène de vie qui permettent de prévenir un déséquilibre du terrain avant que ne s’engage un long processus morbide dont la manifestation ultime est la tumeur cancéreuse.
Dans cette perspective, le naturopathe, véritable éducateur de santé, propose de faire levier sur le terrain en intervenant aux niveaux, physique, psychique et émotionnel. Il s’appuie pour cela sur l’alimentation, l’exercice physique, la gestion psycho-émotionnelle et des moyens naturels comme les plantes, les bains, la réflexologie plantaire… Lorsque la maladie est déclarée et prise en charge médicalement, il propose un accompagnement de soutien. L’objectif est alors de renforcer la capacité d’élimination de l’organisme et de soutenir la force vitale.

Hygiène de vie et prévention
On sait aujourd’hui que l’inflammation chronique, la baisse des défenses immunitaires, le stress mal géré, l’alimentation dénaturée sont autant de facteurs favorisant l’apparition du cancer. Des causes génétiques interviennent aussi, mais nous savons aujourd’hui que toutes les femmes porteuses d’un gène prédisposant -comme les BRCA 1 et 2, susceptibles d’opérer une mutation – ne développeront pas un cancer du sein. Il semblerait dans ce cas précis que l’on puisse identifier, entre autres, certaines causes alimentaires. Le Professeur Parviz Ghadirian, auteur de plus de 230 articles dans les plus grandes revues scientifiques internationales, a observé que le risque de cancer se réduisait de 73% chez les femmes génétiquement « à risque » lorsqu’elles avaient pour habitude de consommer jusqu’à 27 fruits et légumes variés par semaine. Une étude parue en mai 2016 dans une prestigieuse revue (JAMA) confirme le lien important entre certains cancers et l’alimentation.

Quelles sont les priorités en matière de prévention du cancer ?
L’alimentation, développée par ailleurs dans ce dossier, est fondamentale en naturopathie. « Que ton aliment soit ton premier remède » disait Hippocrate à ses disciples ! En effet c’est en grande partie à notre assiette que nous devons la santé. Aujourd’hui la consommation d’aliments dévitalisés, transformés, surchargés d’additifs ne laisse plus beaucoup de place à la vie.
Prévenir le cancer en soutenant notre terrain, c’est apporter quotidiennement et de façon équilibrée des nutriments de qualité, indispensables à la vie.
Il est largement démontré aujourd’hui, grâce à de nombreuses études, que le déficit en certaines vitamines, comme la vitamine D, est un des facteurs favorisant l’apparition du cancer. La surconsommation de sucre blanc, quant à elle, en élevant le taux d’insuline, favorise la pénétration cellulaire du glucose, principale source d’énergie de la cellule cancéreuse. Simultanément, deux molécules synthétisées par le foie sont libérées, les IGF-1 et IGF-2, dont le rôle principal est de stimuler la croissance de tous les tissus dans l’organisme…donc potentiellement la prolifération de cellules cancéreuses. Ce ne sont là que quelques exemples afin de nous rappeler l’importance de l’alimentation dans un cadre préventif.
L’activité physique quotidienne s’avère indispensable. Nous sommes programmés depuis nos plus lointaines origines pour marcher. Nos ancêtres, assez proches d’ailleurs, couvraient chaque jour de longues distances en marchant. Aujourd’hui la sédentarité est un facteur aggravant pour notre santé. Elle engendre un ralentissement des échanges dans l’organisme, une prise de poids et des déséquilibres hormonaux (notamment par augmentation de l’œstradiol libre dans le sang). Selon notre activité professionnelle, nous passons de nombreuses heures en position assise ou en piétinant sur place. Mobiliser notre corps par une activité physique quotidienne – au moins 20 minutes consécutives régulièrement – permet d’augmenter le métabolisme et de favoriser les échanges entre la cellule et son milieu. Une meilleure circulation sanguine et lymphatique améliore l’assimilation et l’élimination au niveau cellulaire. La respiration plus profonde permet une oxygénation optimale et facilite l’excrétion des déchets volatiles. L’acide carbonique, par exemple, se transforme en gaz carbonique évacué par les poumons. Au cours de l’effort, la transpiration prend le relais du rein, en évacuant les surcharges plus denses (acides urique, lactique…) facteurs d’acidification.
Enfin, l’exercice physique régule le système nerveux par la sécrétion d’endorphine, molécule analgésique et régulatrice de l’humeur (euphorique notamment) produisant un effet favorable sur le stress. Edmont Desbonnet, père de la « gymnastique des organes » disait «  le muscle est le contrepoids du nerf » !

Gestion émotionnelle et stress
Notre organisme s’adapte en permanence à toutes les situations, quelles qu’elles soient. Pour cela, il met en œuvre des mécanismes bien rôdés, s’appuyant principalement sur les systèmes neuroendocrinien (information) et immunitaire (défense). Fatigue persistante, troubles du sommeil, perturbations de l’humeur, problèmes digestifs, dérèglements hormonaux…, en dehors de toute pathologie diagnostiquée, peuvent révéler une incapacité à faire face aux situations difficiles du quotidien. C’est le franchissement d’un seuil. De l’adaptation nous basculons vers la désadaptation. Nos émotions deviennent alors plus prégnantes et plus difficiles à gérer.
Dès qu’une émotion s’exprime très fortement, le mécanisme physiologique suivant se met en place. Le système neurovégétatif, sous l’influence du système limbique – amygdale et hippocampe – déclenche une réponse via l’hypothalamus puis l’hypophyse en sécrétant de l’ACTH, hormone stimulant les glandes surrénales. Elles sécrètent à leur tour trois hormones : l’aldostérone, le cortisol et l’adrénaline, directement impliquées dans les mécanismes de la survie, nous préparant à la fuite ou au combat en élevant la pression artérielle, en augmentant la glycémie et en stimulant la contraction musculaire. Mais bien souvent il n’y a ni fuite ni combat ! Cet état d’urgence n’a servi à rien et l’organisme s’épuise constamment. Le système nerveux, les glandes endocrines comme l’hypophyse, les surrénales, la thyroïde, le pancréas en seront les premières victimes. Le système immunitaire, chargé de nous protéger contre toutes les agressions – en principe bactériennes – est mobilisé inutilement et s’affaiblit. Le professeur Yori Gidron a observé que le stress ou les émotions négatives peuvent augmenter la production des cytokines responsables, entre autres, de la régulation de la réponse immunitaire. Lorsque le stress devient chronique, il y aurait une surproduction de cytokines, ce qui contribuerait à aggraver l’inflammation, un des facteurs favorisant l’apparition du cancer. Le stress chronique et les émotions mal gérées affaiblissent notre organisme et particulièrement notre système immunitaire.
La relaxation, la sophrologie, la cohérence cardiaque, la respiration en pleine conscience, tout comme les élixirs floraux de Bach sont autant de techniques qui contribuent à une meilleure gestion du stress et des émotions. En prévention comme en accompagnement de la maladie, ces approches s’avèrent aujourd’hui incontournables dans le cadre d’une prise en charge globale.

Alcool et tabac
De très nombreuses études ont confirmé les liens existant entre l’alcool, le tabac et certains cancers. C’est l’effet dose-dépendance qui est surtout à prendre en considération. L’alcool et le tabac induisant une dépendance dont certaines personnes ne parviennent plus à se libérer, les risques pour leur santé sont alors inévitables. Le système nerveux des personnes dépendantes à l’alcool ne fonctionne plus qu’avec l’apport répété de molécules d’alcool et les doses sont régulièrement augmentées. L’alcool s’avère toxique pour l’organisme de par sa grande capacité à pénétrer dans tous les tissus (il ne peut être stocké), notamment pour le système nerveux qu’il altère et détruit irrémédiablement lorsque les quantités absorbées sont trop importantes. Le foie ne pouvant pas métaboliser l’alcool assez vite pour l’éliminer, il est alors directement mis en circulation dans l’organisme. L’alcool empêche également la bonne assimilation des protéines, des minéraux et des vitamines (B1 notamment).

 

Accompagnement pendant la maladie et le traitement
En présence d’un cancer déclaré, la prise en charge médicale est bien évidemment incontournable. Aujourd’hui le naturopathe est de plus en plus sollicité lorsqu’un protocole médical est mis en place. La demande principale des malades est d’être accompagnés afin de renforcer leur organisme et mieux tolérer les traitements très lourds qui leur sont administrés.
Quels sont alors les axes sur lesquels se concentrer au cours de la maladie et du traitement médical ? Deux priorités en naturopathie : renforcer l’énergie vitale et favoriser l’ouverture des émonctoires, véritables portes de sorties de l’organisme.
Une alimentation hypotoxique est indispensable. La suppression de la plupart des graisses et protéines animales (viande rouge et charcuterie), pourvoyeuses de déchets acides, est vivement conseillée. Les protéines végétales, les œufs et les petits poissons riches en ω3 peuvent être conservés. Les laitages sont à proscrire, on préférera les laits végétaux (amande, épeautre, riz, soja modérément pour ce dernier…). Le sucre pour les raisons évoquées plus haut sera éliminé, remplacé a-minima par des édulcorants naturels tel que le sirop d’agave ou la Stevia. Le sel raffiné doit être exclu et remplacé par du sel de Guérande (non raffiné) ou du Gomasio, en quantité modérée, afin de réduire le plus possible la présence de sodium dans l’organisme qui retient les liquides et ralentit l’élimination rénale. Enfin l’alcool, le café et le tabac sont à bannir, afin de faciliter le processus de détoxication hépatique qui doit être préservé et optimisé au cours du traitement.
Le Dr Richard Béliveau (Canada) et son équipe ont étudié avec beaucoup de précision, pour chaque type de cancer, l’incidence de la consommation de certains aliments sur l’inhibition de la croissance des cellules cancéreuses. Certaines épices comme le curcuma (associé au poivre ou au gingembre) sont intéressantes pour soutenir le système immunitaire. Toutefois, afin d’obtenir un dosage efficace de la curcumine, il est souhaitable de prendre des compléments alimentaires de qualité. Les conseils d’un praticien sont indispensables, afin d’éviter certaines interactions avec le traitement médical.
L’eau, dont nous sommes constitués à 70%, doit être très pure (minéralisation totale : résidu sec à 180° inférieur à 100 mg/L) et d’une résistivité élevée afin d’optimiser les processus de détoxication hépatique et l’élimination rénale. Plus une eau est chargée en électrolytes (minéraux), plus le rein est sollicité afin de recycler ces minéraux et moins il peut assurer sa fonction d’élimination. Un apport minimal de 1,5 à 2 litres par jour est indispensable au cours de la période de traitement.
L’utilisation de plantes comme les jeunes pousses (gemmothérapie) de romarin ou de genévrier ou encore le Desmodium est indispensable afin de soutenir le foie, mais également le rein, organes très sollicités au cours des traitements lourds. Toutefois il convient de rester prudent avec l’utilisation de certaines plantes (Desmodium) dans certains cancers (foie, métastases…) et de suivre l’avis d’un praticien formé et compétent.
La monodiète (un seul type d’aliment : fruits, crudités, légumes) la veille d’une séance de chimiothérapie et un jeûne léger ou une diète le jour même permettent une meilleure tolérance au traitement, le foie et les intestins n’étant plus sollicités pour l’assimilation. La mise au repos de l’organisme sur un temps très court, sans l’affaiblir, permet de mobiliser une énergie suffisante pour la détoxication et la réparation. Certains oncologues expérimentent actuellement en France et à l’étranger cette pratique à la suite de plusieurs études, dont certaines sont en cours, sur les bienfaits du jeûne (ponctuel) au cours des traitements de chimiothérapie.
Par ailleurs, plusieurs études dans le monde s’intéressent à différents régimes restrictifs (jeûne, régime cétogène) qui s’avèreraient prometteurs en permettant notamment de réduire complètement l’apport en sucres (carburant principal de la cellule cancéreuse). Une publication… française fait un état des lieux de ces nouvelles pistes.
La cure de Breuss, à base de jus de légumes, est souvent évoquée, elle constitue une diète restrictive. Elle devrait être ponctuelle (quelques jours après un traitement) afin de mettre au repos l’organisme tout en lui apportant des nutriments de qualité. La véritable cure de Breuss n’est pas à conseiller systématiquement et devrait être encadrée, (comme c’est le cas dans certaines cliniques en Suisse ou en Allemagne). Par contre, consommer des jus de légumes et de fruits frais, sans excès, obtenus à partir d’un extracteur est un excellent complément à l’alimentation quotidienne tout au long de la période de traitement et pendant les mois suivants.
Au cours des traitements, la flore intestinale (le microbiote), est particulièrement sollicitée et se détériore très rapidement. Constituant une barrière immunitaire clé et jouant un rôle déterminant dans l’assimilation des nutriments et la production de certains neurotransmetteurs, elle est une priorité. L’apport quotidien d’aliments fermentés naturellement (sans lait) – comme les légumes et les jus lacto-fermentés, le Kombucha ou le Kéfir – est indispensable pour préserver la flore intestinale. Certains prébiotiques sous forme de compléments alimentaires que l’on trouve en magasin bio peuvent optimiser ces apports. La vitamine K² (ménaquinone), principalement métabolisée dans l’intestin grêle à partir de certaines bactéries, est une piste prometteuse aussi bien en phase préventive qu’au cours d’un accompagnement de terrain.
Enfin l’utilisation du Bol d’Air Jacquier®, est un précieux complément au cours du traitement du cancer. Cette technique permet une meilleure oxygénation de la cellule saine, grâce un apport en oxygène naissant (non oxydant) issu de la peroxydation de l’huile essentielle de Pinus pinaster Δ terpinène. La cellule cancéreuse n’utilisant pas autant d’oxygène que la cellule saine, c’est un soutien non négligeable pour l’organisme au cours de la maladie. C’est également l’action antioxydante qui est recherchée ici, les traitements par rayonnement et par chimiothérapie générant de nombreux radicaux libres. Une étude démontre d’ailleurs, à partir d’extraits sanguins, que sous l’impact des terpènes peroxydés on obtient une amélioration de la capacité anti-radicalaire.
Le cancer, on le sait aujourd’hui est multifactoriel. Il ne se développe jamais à partir d’une seule cause et son étiologie reste bien souvent difficile à déterminer. C’est bien parce que les causes sont multiples que les efforts consentis en matière de prévention doivent l’être, à plusieurs niveaux. L’hygiène de vie, la gestion du stress, l’alimentation sont les axes prioritaires sur lesquels nous pouvons facilement agir en amont. Au cours de la maladie et de son traitement médical, l’accompagnement grâce aux moyens naturels que propose la naturopathie va dans le sens d’une médecine intégrative respectueuse de l’être humain dans sa globalité.
Chacun de nous est unique, chaque parcours de vie est différent et tout ce qui se produit au cours de notre vie devrait pouvoir faire sens. La maladie est un moment souvent très douloureux, qui peut aussi nous permettre de transformer le regard que nous portons sur la vie, en lui donnant un nouveau sens et un nouvel élan.

Dominick Léaud-Zachoval